Retour sur la “Randonnée Urbaine Exploratoire” à Saint-André : ne pas s’arrêter en si bon chemin !

La Métropole européenne de Lille a organisé une “Randonnée urbaine exploratoire” – R.U.E dans le cadre de la concertation « Marcher en métropole ». Cette première RUE s’est déroulée à Saint-André le 26 septembre 2018. Voici un rapide retour sur cette expérience et une synthèse des échanges produits par la MEL.

Contexte et objectifs

La Métropole européenne de Lille souhaite mettre en place un plan d’actions en faveur de la marche dans le cadre de l’élaboration de son prochain PDU, Plan de déplacement urbain. Pour ce faire, la MEL propose une démarche de concertation pour réaliser un diagnostic partagé des usages de la marche avec les citoyens et faire émerger des propositions d’actions.

Avec la quinzaine de piétons présents, venant de Saint-André et du reste de la métropole, il s’agissait de :

  1. Diagnostiquer sur le terrain les freins et les leviers à la marche.
  2. Faire émerger le cas échéant des propositions d’actions

 

Notre regard sur cette marche

Cette “Randonnée Urbaine Exploratoire” reprend les codes et la méthode des “marches exploratoires” ou “diagnostics en marchant” ; plusieurs références existent sur ces méthodes, en voici une synthétique et pédagogique : diagnostic-territoire.org/documentation/observations-de-terrain

Nous avions testé ces méthodes lors de “marches participatives” pour amener les habitants à contribuer aux concertations sur plusieurs projets urbains.

Ce rendez-vous était très bien animé (bien que l’horaire -mercredi à 16h- peut ne pas  convenir à tous) et l’expérience confirme l’intérêt de cette technique pour faire parler les gens “in situ”.

 

Avec le soutien des compétences de la MEL, nous encourageons donc vivement la commune de Saint-André à s’emparer de ces marches exploratoires. En particulier, elles pourraient être un outil précieux au service des travaux de la Commission Communale d’Accessibilité (CCA).

 

Cette idée a déjà été proposée aux élus depuis plusieurs années au Conseil Municipal, sans succès jusqu’à maintenant. Rappelons simplement l’enjeu central que représente la marche dans notre commune :  c’est une forme de mobilité accessible à tous les habitants, un vecteur de santé publique et de sécurité, de lien social, de vitalité économique (un habitant à pied, c’est un client de plus pour les commerces de proximité !) sans compter le caractère hautement écologique de ce mode de déplacement.

 

Le parcours de la RUE a permis de relier la Mairie à Sainte-Hélène, en passant par le parc de l’école de Musique à l’aller et la rue Leclerc au retour. Cette déambulation a mis en évidence le potentiel de la mobilité piétonne dans notre commune (tous les quartiers sont suffisamment proche pour être reliés à pied dans notre ville) mais aussi le besoin d’une remise à niveau des voiries et espaces publics : voiture sur le trottoir, pas de signalétique, cheminements non accessibles, ambiance peu propice à la marche, maillon pédestre manquant…etc

Faisons de la marche une priorité !

 

Synthèse des échanges

(synthèse produite par la MEL)

La thématique la plus débattue est celle liée à l’aménagement et à la voirie qui contribue au sentiment de confort dans la pratique de la marche. La qualité des cheminements piétons semble être le levier d’action prioritaire.

  • Trottoir de bonne qualité pour marcher = revêtement lisse / peu de pente pour les personnes à mobilité réduite / revêtement confortable et praticables par tous (personnes à mobilité réduite, marche active, personne avec vélo…) / c’est-à-dire minéralisé et stabilisé, pas de gravier (flaques) / adapté au gel / chemins larges et aérés à distance de la route.
  • Continuité des cheminements piétons = des trajets les plus directs possibles (les carrefours nécessitent parfois de faire un détour pour une traversée de la chaussée plus sécurisée ou un feu un peu trop court) // Des panneaux indicateurs pour marquer le cheminement piéton, indiquer les raccourcis par exemple et délimiter l’espace piéton (les grilles d’un parc freinent par exemple le marcheur), comment passer d’un quartier à un autre (repères visuels) // Parfois des cheminements peuvent être efficaces pour la mobilité, le déplacement à pied (sol lisse, allées larges,…) mais pas pour la promenade (banc, commerces, verdure,…).
  • Aménagement de mobilier urbain pour la marche = bancs, poubelles, fontaines à eau, abris pluie, transats,…

Le sentiment de « sécurité » ou d’« insécurité » est aussi un sujet récurrent dans le diagnostic des freins à la marche.

  • Il se traduit d’une part sur la sécurité physique du marcheur = sécurisation des carrefours et des passages piétons pour les rendre plus visibles (coussins berlinois par exemple) et positionnés dans des lieux stratégiques (devant les écoles notamment) // Le stationnement des voitures sur les trottoirs est un gros point noir, notamment dans la marche avec de jeunes enfants // Partage de la voirie avec les trottinettes par exemple.
  • Et d’autre part, par la sécurité ressentie au regard de l’ambiance urbaine : lieux de squats à la tombée de la nuit // Éclairage, lampadaires,…notamment sous les passages pont // La tombée de la nuit-hiver où le besoin est exprimé d’avoir de la lumière et des passages rassurants sur les cheminements empruntés.

L’ambiance urbaine est aussi un facteur déclenchant la marche :

  • Un cadre urbain agréable = pouvoir passer un lieu de verdure, un parc, un espace avec des arbres, square,… entretenu (à condition que les chemins soient clairement indiqués par des allées, des panneaux) // Passage à proximité d’un patrimoine bâti agréable (architecture, lieu d’histoire,…) // Les cheminements qui passent par les commerces et par différentes ambiances (parc, commerce, petites rues,…)
  • Un cadre urbain reposant = l’impression aussi d’être dans un lieu calme, à l’abri pendant quelques instants du bruit des voitures et de la pollution, des « odeurs » de la ville // Des espaces publics propres (déjections canines, poubelles,…)

À partir de ce diagnostic, des propositions d’actions sont ressorties :

  • Installer une signalétique directionnelle de proximité : raccourcis, temps de marche, destination (métro, bus, quartier, …).
  • Répartir l’installation des bancs pour le repos des marcheurs.
  • Création d’ « autoroutes piétonnes », c’est-à-dire trajet continu sans feu tricolore.
  • Inverser la bande de verdure entre voitures et piétons.
  • Feux qui se déclenchent si la vitesse de la voiture est trop importante.
  • Rendre le piéton prioritaire aux feux.
  • Mieux positionner les passages piétons pour être visibles ou les rendre visibles : passages en 3D, éclairage,…
  • De nouveaux éclairages nocturnes à led.
  • Animations dans l’espace public : marchand ambulant, musique, panneau avec point d’intérêt,…
  • Inciter à la mobilité active avec des parcours marche/santé : « Monter ces escaliers, c’est perdre x calories/c’est pratiquer 5 minutes de course,… », utiliser le mobilier urbain à proximité,… pour démontrer que la marche au quotidien contribue à la santé/bien-être.
  • Travailler des aménagements ludiques (« nudge ») : escaliers en touche de piano, rampe pour grimper, marelles, parcours des sens (mou, dure, copeaux,… cf. parcours au pré du Hem), peinture réfléchissante la nuit, …
  • Campagne de communication sur les gestes citoyens en lien avec la propreté (déchets, déjections canines)

La suite de la démarche à suivre sur participation.lillemetropole.fr/processes/marchemetropole/f/74/meetings/31