Une autre lecture de la situation au conseil municipal de Saint-André-lez-Lille
L’espace médiatique occupé par les tensions dans la majorité municipale suscite une réaction de la part de notre Collectif, impliqué dans la politique locale andrésienne depuis 2014 (voir nos articles et informations relatifs au Conseil municipal : > Nous faisons > Conseil municipal).
À l’origine, une transition ratée
Un peu de distanciation peut être utile face à cette situation. Nous avions été bien seuls à réagir au moment du difficile passage de relais de M. Henno et à exprimer une différence lors de l’élection de Mme Masse : 3 mois de difficile positionnement de la part de l’ancien maire pour sa “succession”. Certaines de nos réactions sont toujours d’actualité : l’ancienne majorité de M.Henno « n’a pas été capable de faire un projet pour la ville et maintenant elle empêche un nouveau projet d’avancer » (VdN 16/11/2017). La situation actuelle n’est que le prolongement de la transition qu’il a été incapable de mener. La tension larvée d’hier est aujourd’hui déballée publiquement.
Ils n’attendaient que ça…
Les observateurs du Conseil Municipal de Saint-André ne peuvent pas être surpris par la décision de Mme le Maire tellement certains de ses adjoints ont provoqué leur exclusion. De là à dire qu’ils n’attendaient que ça… Autrement dit, M. Delaplace et Mme Melon se placent dans l’opposition pour préparer les prochaines municipales.
Une entrée en campagne visible
Répéter que Mme Masse est autoritaire, l’accuser d’un mandat ronronnant et d’opacité, de non leadership (voir les articles VdN du 21/09 au 2/10 : 1, 2, 3, 4, 5)… Utiliser chaque situation pour se placer soit en sauveur, soit en victime, soit en sage… puis revenir en sauveur lors des prochaines élections municipales. La ficelle est grossière : secret de polichinelle, M. Delaplace, Mme Melon et M. Henno préparent les prochaines municipales. Les problématiques de Saint-André sont aujourd’hui pourtant en grande partie celles que ces gens-là n’ont pas su régler.
Mobilisons-nous !
Nous ne pouvons qu’encourager tous les citoyens à s’intéresser à la vie de leur ville, à ce qu’il se passe et se décide en Conseil Municipal et à ne pas se laisser détourner l’attention par des sujets qui ne font en rien avancer les enjeux de notre ville. Il est encore temps pour chacun d’œuvrer pour que cette fin de mandat ne soit pas rendue stérile par les politicien-ne-s.
- Informons-nous en toute transparence sur le-collectif.org,
- Participons à la vie politique locale,
- Engageons-nous pour construire un projet collectif.
Une nouvelle saison de Café Citoyen se dessine, c’est l’occasion de s’impliquer pour créer une autre dynamique, par et pour les habitants.
Construisons une gouvernance collective
Leurs manœuvres politiciennes sont aux antipodes d’une gouvernance collective que nous appelons de nos voeux, à l’image des listes qui prônent les élections sans candidat. Mettre son ego de côté au service de l’intérêt général, c’est ce qui devrait guider l’action des élus quels qu’ils soient. Les sujets de l’urbanisme, de la jeunesse, de l’environnement, du vivre ensemble, de la politique sociale et associative, de la politique culturelle, de la démocratie participative, de la transparence et communication de la gestion communale, de l’économie et du commerce local, de la mobilité… Voilà les thèmes et les secteurs où des leviers politiques et citoyens peuvent être actionnés. Voilà ce pourquoi, élus ou citoyens peuvent se retrouver autour d’une table, dans un conseil municipal dans une réunion publique, dans un conseil de quartier, sur la marché ou au café du coin… et parler de l’avenir de notre ville qui sera l’écrin où nos enfants grandiront, où nous vieillirons… où nous essaimerons une pratique de politique locale innovante avec des résultats qui feront de Saint André un modèle de la belle démocratie.
Quelques éclairages
Une gestion de la commune à revoir
Les jeux de stratégie politicienne viennent occulter les véritables enjeux qui sont ceux de la ville de Saint André. Il reste 16 mois de mandat ! On en fait quoi ?
Parlons un peu des sujets autrement plus importants du dernier Conseil Municipal qui ont été relégués au second plan par toute cette histoire.
Comment comprendre :
- Que la commune doive débourser aujourd’hui à la surprise générale 137 000 €, pour avoir racheté en décembre dernier une SCI propriétaire de l’ancien restaurant Rhodia ? information occultée ? Incompétence ? (malhonnêteté ? )
- Que la commune rachète une cellule en bas d’immeuble dans le quartier Sainte Hélène (dont personne d’autre ne veut aujourd’hui) pour la modique somme de 500 000 € !? Un demi million va être dépensé par la commune sans aucun débat au budget, dans une décision modificative accompagnée d’aucune explication ?
- Que la commune rachète 70 000 € sur St Hélène un terrain pollué non constructible à un aménageur qui n’a pas tenu ses engagements d’aménagement et de dépollution ? C’est de l’argent public pour rattraper la médiocrité du projet Sainte-Hélène.
Alors que, conformément à la loi “NOTRe”, nous demandons depuis plus de 4 ans un plan pluriannuel des investissements (PPI), nous n’avons même plus une vision annuelle de la dépense publique.
Le projet de tennis, parlons-en !
À aucun moment un budget n’a été voté en conseil municipal un budget d’investissement pour le tennis. Lors du Conseil Municipal du 19 juin 2014, tout au plus a été voté l’autorisation d’une demande de subvention au CNDS, pour un projet d’extension des tennis estimés à 665 000 € HT.
Nous avons appelé la majorité, par la voix de Loïc Lebez, à “maintenir l’énergie dont font preuve les dirigeants du tennis dans la ville (…) si le projet n’est pas une priorité, il faut le dire au club pour ne pas laisser les énergies s’épuiser” (Procès verbal du Conseil municipal du 19 juin 2014, pages 16-19 2014-06-19-pv-cm59350.pdf ). Lors de ce débat M.Henno avait fait part de son inquiétude par rapport aux réalités financières de la commune. En d’autres termes, il se préparait à repousser le projet et à préférer d’autres investissements comme la rénovation de l’église. C’était son choix.
Élu sénateur en septembre 2017, il aurait lancé un appel d’offre de 900 000 € en novembre 2017 (source VdN 27/09/2018) sans en avoir débattu en Conseil Municipal et à la veille de sa tardive démission. Une façon de sauver la face de son mandat ? Difficile de croire à la sincérité de la démarche quand on lance un projet à 900 000 € à la veille de son départ. Aujourd’hui, ceux qui se placent en défenseurs du tennis club sont ceux qui n’ont pas pris la décision de le faire quand ils le pouvaient car les promesses datent de bien avant 2014…