Voix du Nord – Le Collectif tous acteurs de notre ville se penche sur 3 enquêtes publiques

Saint-André-lez-Lille : le collectif tous acteurs de notre ville se penche sur trois enquêtes publiques

Publié le 07/07/2016 dans La Voix du Nord
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SERGE CARPENTIER (CLP) ET RENAUD MAZINGUE(CLP)

Alors que l’association « Le collectif, tous acteurs de notre ville » porte un regard documenté, constructif et engagé sur les transformations de Saint-André, elle regrette le peu d’informations données par la municipalité autour des trois enquêtes publiques se déroulant actuellement dans la commune et a organisé trois « marches explicatives ». Une démarche encore peu commune.

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À Sainte Hélène, les premiers participants arrivent au rendez-vous donné sur le parking de la salle Saint-Jean.

 Au Muchaux, côté Lambersartois, 80 % de cette exploitation agricole devraient disparaitre

Au Muchaux, côté Lambersartois, 80 % de cette exploitation agricole devraient disparaitre.

 

 Les participants venus de Lambersart, Saint-André et Verlinghem condamnent ce projet de nouveau quartier lambersartois, aux Muchaux, à la frontière de Saint-André et Verlinghem.

Les participants venus de Lambersart, Saint-André et Verlinghem condamnent ce projet de nouveau quartier lambersartois, aux Muchaux, à la frontière de Saint-André et Verlinghem.

« Parce que la population andrésienne n’a pas de réelles informations sur ces enquêtes de la part de la mairie, nous avons décidé d’organiser trois marches participatives (Caby, Sainte-Hélène et Muchaux) pour consulter les associations et les habitants en leur donnant rendez-vous sur les sites mêmes des projets urbains. Ces marches, inspirées des diagnostics en marchant ou des marches exploratoires sont des méthodes d’observations participatives sous forme d’une balade sur un territoire pendant laquelle les habitants formulent leurs remarques, parlent de leurs expériences et questionnent le projet », précise Cyprien Richer, membre du collectif, qui a, par la même occasion, proposé une lecture in situ des projets urbains tels qu’ils sont décrits dans les dossiers d’enquêtes publiques. « Il est indéniable qu’avec des moyens modestes, l’association a démontré que des méthodes simples existent pour aller chercher la parole des habitants et construire des réponses concertées et collectives aux enquêtes publiques », poursuit-il.

En fait, ces marches sont l’occasion de rencontres, de dialogues, de se regrouper entre riverains, de développer une parole collective. C’est aussi l’opportunité de transmettre au commissaire-enquêteur chargé des enquêtes publiques, que l’on peut rencontrer à la mairie à certaines dates, avis personnels ou collectifs sur le futur visage de la ville. Après ces trois marches participatives, un constat évident s’impose aux yeux des participants : c’est le moment idéal pour réagir, pour ne pas rater les entrées de la ville en termes de circulation et de mobilité.

Les constats établis après les trois marches participatives

La première marche, fin juin, autour du projet de reconversion du site Jean-Caby a relevé l’opportunité de réaménager le quartier, en améliorant notamment l’intégration du site dans son environnement et en réduisant les nuisances des circulations automobiles en entrée de ville. Selon les résidents présents, les squares boisés, le patrimoine architectural et la valorisation des bords de Deûle doivent être les facteurs clés pour une reconversion réussie de ce site.

À Sainte-Hélène, la marche révèle que la volonté de faire évoluer le zonage « parc urbain » en zone constructible de densité élevée, soulève l’incompréhension des habitants. Dans un contexte où des immeubles continuent de pousser dans le quartier et qu’un nouveau quartier d’habitations est prévu sur le site Caby, les participants assurent qu’un parc semblerait beaucoup plus approprié pour valoriser une entrée de ville plus douce et accueillante. Ils s’inquiètent aussi de l’opacité de la procédure faite sans concertation préalable, sans aucun élément précis sur le nombre de logements et la composition urbaine.

Enfin du côté du futur 7e quartier de Lambersart, qui impactera Saint-André, la balade chez Madame Lemaire (exploitante agricole menacée par une perte de 80 % de sa surface exploitable) dans le secteur des Muchaux, a confirmé que les participants venus de Lambersart, Saint-André et Verlinghem condamnent unanimement la volonté de détruire cet espace agricole et naturel préservé pour construire sur plus de 40 ha, environ 350 logements, une zone d’activité et un golf. D’autant que les impacts sur l’imperméabilisation des sols (la zone a été durement touchée par les inondations), sur la circulation (l’accès à Lille est déjà quotidiennement congestionné), sur la préservation de la biodiversité (présence du triton alpestre, espèce protégée), sur la pérennité des exploitations agricoles, semblent avoir été largement négligés. Cyprien Richer, du Collectif, ne voit pas comment ce projet pourrait dépasser le stade de l’enquête publique et condamne, « la volonté de vouloir détruire un espace agricole et naturel préservé. C’est un projet rétrograde en décalage avec les politiques nationale et métropolitaine, générateur de nuisances et portant gravement atteinte à l’environnement et à la biodiversité. » Un compte rendu exhaustif des témoignages recueillis a été remis ce mardi au commissaire-enquêteur.