Vers l’élection du (de la) Maire de Saint-André-lez-Lille
Êtes vous bien informés de ce qu’il se passe chez les élus de notre commune ? Nous vous proposons de revenir sur le contexte du changement d’exécutif à Saint-André-lez-Lille et de faire le point sur cette situation pathétique en l’état de nos connaissances.
Olivier Henno élu Sénateur
Le 24 septembre dernier, Olivier Henno, maire de Saint-André-lez-Lille, est élu sénateur. En vertu de la loi de non cumul des mandats, il ne pourra rester maire de St-André. Olivier Henno ne s’était pourtant pas présenté devant les andrésiens lors des élections municipales du 23 mars 2014 pour un demi-mandat.
Les Andrésiens ont eu l’occasion de lire dans la tribune de la majorité du “Saint-André Magazine” d’octobre 2017 l’annonce de l’élection du maire comme sénateur. Il est indiqué « Vous pouvez compter sur votre municipalité pour poursuivre le travail engagé, avec pour objectif la qualité de vie des Andrésiennes et des Andrésiens, l’amélioration des services publics (…) , et le respect de la démocratie locale, (…) ». Gardez ce passage en mémoire, surtout la formule “dans le respect de la démocratie locale” avant de lire la suite.
Loi du “moindre cumul” qui s’impose
Olivier Henno, élu sénateur, ne peut cumuler ce mandat national avec les mandats exécutifs locaux (maire, vice-présidence…). Sa démission du mandat de maire de la ville devait donc intervenir avant le 4 novembre. Mais un recours déposé contre le scrutin des sénatoriales dans le Nord permet aux maires élus sénateurs de retarder leur démission [Pas de nouveau maire à Saint-André avant les vacances, Voix du Nord, 18 oct. 2017].
Le résultat de ce recours changerait pourtant peu la donne. Pour preuve, la personne directement visée, Dany Wattebled, a pour le coup démissionné sans attendre de ses mandats exécutifs locaux [Voix du Nord, 22 oct. 2017].
Repousser sa démission pour mieux… pour mieux quoi ?
Le maire de Saint-André M. Olivier Henno préfère semble-t-il… rester encore un peu (beaucoup) en poste. Mais en ménageant le suspense : le lendemain de son élection, en conseil municipal du 25 septembre, le maire annonce que deux conseils se tiendront dans le mois, l’un pour faire un bilan sur l’urbanisme le 12 octobre, et l’autre au alentours du 20 octobre pour élire le nouveau maire. Mais voilà. Sans aucune annonce, le conseil prévu le 12 octobre passe à la trappe, et le conseil de fin octobre… est ajourné.
Les Andrésien.nes peuvent légitimement se questionner :
- Pourquoi souhaite-t-il tant rester ?
- Et pendant ce temps, que se passe-t-il dans la commune ? Comment travaillent les élus ? Quel impact cette situation a-t-elle sur les services de la ville ?
- Sous quel délai le recours obligera-t-il Olivier Henno à démissionner de son mandat de maire de Saint André ?
- Et qui pour assumer la future responsabilité de maire de Saint André ?
… pour mieux faire imploser la majorité municipale ?
Car officiellement, personne ne s’est réellement déclarée (en date du 16 nov.). C’est donc par les conversations, et par la presse, que les Andrésien.nes imaginent la future configuration de leur conseil municipal.
Olivier Henno prend également une série de décisions “de dernière minute” surprenantes : il nomme une nouvelle directrice de cabinet [Voix du Nord, 26 oct. 2017], (Valentine Vercamer, fille de l’ancien maire de Hem, député UDI), il sort enfin un PPI – Plan Pluriannuel d’Investissement (que nous demandons depuis 3 ans, et comme l’exige la loi), et il fait voter la création d’un Conseil Citoyen (pour lequel nous avions d’autres exigences, voyez nos propositions).
Mais plus gênant encore que ces décisions qu’il impose à son (sa) successeur, c’est d’abord le mutisme du maire [1], puis le quasi désaveu de sa première adjointe Élisabeth Masse [2] qui accentue le malaise déjà présent au sein de l’équipe municipale [3]. Dans un contexte où les attentes sur la moralisation de la vie politique sont énormes, la presse locale parle d’une manœuvre d’Olivier Henno pour positionner en bonne place Christelle Delebarre, sa compagne [4]. Certains assument même, au sein du Conseil municipal, ce qui ressemble de plus en plus à un adoubement: « C’est Olivier Henno qui désignera son successeur, et lui seul. » selon les mots de Rudy Delaplace [5].
“Respect de la démocratie locale” nous indiquait la dernière tribune de la majorité municipale ? On en est bien loin !
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[1] Qui pour succéder à Olivier Henno ? Deux adjoints pour un siège, Voix du Nord, 25 oct. 2017 : “Avant son élection et « par superstition », nous avait-il indiqué il y a quelques jours, Olivier Henno refusait d’aborder la question de sa succession. Et maintenant qu’il est élu au Sénat ? Eh bien, il refuse toujours !” (…) “ce bureau de maire, qu’il occupe depuis 2001, « ne m’appartient pas »”
[2] Olivier Henno a une nouvelle directrice de cabinet : Valentine Vercamer, Voix du Nord, 26 oct. 2017 : “Élisabeth Masse? «Non, pas sûr!». « Il ne fait plus guère de doute que ce sera Élisabeth Masse » la future maire, écrivons-nous plus haut. Olivier Henno réfute et a décroché son téléphone pour nous le dire. Pour le futur ex-maire, qui doit laisser son fauteuil puisqu’il a été élu sénateur, les jeux ne sont pas faits. « Jusque-là, on ne sait pas qui sera le futur maire, c’est quelque chose qui n’est pas encore décidé. » On lui demande si c’est là une manière de faire durer un faux suspens, s’il y a une vraie chance que ce ne soit pas Élisabeth Masse la future maire. Réponse : « Oui, il y a une vraie chance ».
[3] L’après Olivier Henno ne se dessine pas tranquillement, Voix du Nord, 28 oct. 2017 : « La tension est palpable dans les couloirs de la mairie. On ose à peine se parler, le maire voit des complots partout. » À tel point que les élus qui nous ont parlé préfèrent le faire discrètement, sans que l’on cite leur nom !
[4] A Saint-André, le sénateur Olivier Henno veut rester aux manettes, Daily Nord, 28 oct. 2017 : “A Saint-André, le sénateur Olivier Henno veut rester aux manettes” […] “Certains avancent que Christelle Delebarre, l’épouse du maire, conseillère régionale UDI et élue municipale, pourrait mettre d’accord les impétrants Elisabeth Masse et Rudy Delaplace deux adjoints qui ne veulent pas se laisser imposer une décision d’autorité”.
[5] L’après Olivier Henno ne se dessine pas tranquillement, Voix du Nord, 28 oct. 2017 : “Car Olivier Henno, pourtant au fait de la loi avant de se présenter aux sénatoriales, n’entend pas lâcher les affaires municipales comme cela.” (…) “D’après nos informations, afin de pouvoir rester maître de certains dossiers, comme l’urbanisme, qu’on sait sensible dans une commune, Olivier Henno a voulu imposer à Élisabeth Masse de nommer sa compagne, Christelle Delebarre, comme adjointe au maire chargée de ce domaine. Ce qu’elle a refusé, bien décidée à garder la main sur son exécutif. Élisabeth Masse affiche ainsi qu’elle n’entend pas être une maire en bois, qu’elle ne veut pas être le bras armé d’un Olivier Henno qui lui imposerait ses choix et sa politique depuis l’ombre. Quoi de plus « normal » ?” (…) « C’est Olivier Henno qui désignera son successeur, et lui seul. Le sénateur-maire a déclaré que ce serait une surprise. […] », lance l’adjoint à l’éducation.