Présidentielles 2017 : quel regard d’un collectif citoyen ?
Depuis plusieurs mois, le (souvent triste) spectacle de la campagne présidentielle s’étale dans les médias. Notre association qui assume une action politique et citoyenne, souhaite rappeler quelques principes forts.
Pas de “vote” sur-mesure
Pour notre collectif citoyen, il ne peut y avoir de consigne de vote ; ce serait nous enfermer dans des logiques de partis et jouer le jeu de la recherche de l’Homme providentiel. Nous ne voulons pas entrer dans ce jeu là : nous n’attendons pas passivement des changements qui viendraient d’en haut et nous ne croyons pas à une personnalité sur qui reposeraient tous les espoirs… et qui finirait comme d’habitude par décevoir. Notre engagement depuis 2014 est que nous voulons jouer notre rôle dans la démocratie ; dans le cadre de la présidentielle et des législatives, nous confirmons notre volonté de moins de démocratie représentative et plus de démocratie directe… En bref, participer à changer le pays, en commençant par notre rue !
La démocratie ne se résume pas au vote !
Depuis la naissance de notre Collectif citoyen, nous observons de près l’abstention montante. Il ne faut pas croire qu’elle est seulement le choix de citoyens désengagés et non politisés, elle est au contraire de plus en plus un acte de construction plus de que rejet. Certes la défiance envers nos élus a atteint un niveau record. Les affaires de corruption et de détournement d’argent public qui émergent ces derniers mois démontrent une fois de plus qu’une classe politique a perdu totalement le sens des réalités. Mais l’abstention devient le choix de citoyens qui aspirent à un changement du système plus qu’à une alternance de ses représentants. La démocratie a moins besoin du vote que les élus en place qui aspirent à poursuivre leurs arrangements entre eux.
Pour réanimer la démocratie
Pour notre collectif citoyen, bien sûr, tous les candidats ne se valent pas. Le risque d’un vote « contre » plutôt que d’un vote d’adhésion demeure. Le mode de scrutin en est l’une des causes tant celui-ci est biaisé par et influencé par les sondages ; le vote utile étant le symptôme d’une démocratie malade. Cependant, au-delà de l’abstention, nous tenons à rappeler notre attachement au progrès démocratique, social et environnemental.
Le Collectif a observé dans les programmes ce qui amènerait notre démocratie à s’améliorer ; certains proposent de changer des règles, d’autres de changer le système. Voici ce que nous avons vu émerger dans les débats :
1- Le changement de règles : référendum d’initiative populaire, reconnaissance du vote blanc et nouveau scrutin s’il est majoritaire, avec interdiction aux anciens candidats de se représenter, changement de mode de scrutin, inéligibilité en cas de condamnation pour corruption ou casier judiciaire vierge, non cumul de mandats en même temps et nombre de mandats limité dans le temps, révocation des élus par le peuple…
2- Une 6e République, car il faut à notre République un ensemble cohérent et plus démocratique de nouvelles règles ; la Constitution est en effet parfois appelée « la cause des causes ».
3- Une Constituante pour arriver à la 6e République, car plus que le résultat, c’est le chemin qui compte ; un processus constituant citoyen (avec des citoyens élus qui n’ont pas eu de mandats électoraux, une partie de citoyens tirés au sort…) afin que les élus ne fixent pas les règles qui les concerneront, et l’engagement que la future Constitution sera appliquée sans obstruction du gouvernement et du Parlement.
Certains candidats ont fait progresser certaines de ces idées pendant la campagne. La volonté de plus de démocratie n’est certes pas le seul critère pour choisir son candidat : leurs programmes vont bien au-delà. Mais pour ceux qui ne s’y retrouvent pas et pourraient être tentés par l’abstention, voici une opportunité inespérée de voter pour un candidat qui s’engagera sur ces axes de progrès. C’est une occasion importante de restaurer plus de démocratie dans notre pays et de substituer la constitution d’un homme, qui date de près de 60 ans, en la constitution d’un peuple, qui marquera notre XXIe siècle.