Voix du Nord – Lambersart et Saint-André: dossiers des Muchaux et Caby: concertation, piège à c…?

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Lambersart et Saint-André: dossiers des Muchaux et Caby: concertation, piège à c…?

PUBLIÉ LE 10/02/2016 dans La Voix du Nord
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PAR BRUNO TRIGALET

Une association citoyenne de Saint-André, Le Collectif, est très déçue des suites données – ou plutôt pas données – par la MEL à leurs contributions aux concertations publiques. Ils l’ont écrit à Damien Castelain.

Concertation, piège à c… ? Ils ne le formulent pas comme ça parce qu’ils sont polis. Mais, à lire la lettre ouverte qu’ils ont adressée à Damien Castelain, le président de la Métropole européenne de Lille (MEL), on sent bien que c’est ce que suggèrent les animateurs de l’association de Saint-André Le Collectif…

En décembre, ceux-ci avaient apporté des contributions aux procédures de concertation préalable concernant deux importants projets d’urbanisme, celui des Muchaux à Lambersart et celui du site Caby à Saint-André. Et il faut bien reconnaître qu’ils n’avaient pas fait les choses à moitié…

Contributions très fouillées

Dans un cas comme dans l’autre, ils avaient posté sur les pages ouvertes à cet effet dans les onglets « participation citoyenne » du site Web de la MEL des textes très détaillés, argumentés, articulés, rédigés et présentés avec soin.

Les responsables de cette association citoyenne qui a comme devise « Tous acteurs de notre ville », avaient dû se documenter et pris la peine de réfléchir ensemble aux deux projets. Pour résumer (mais ce n’est pas notre sujet aujourd’hui), ils se prononçaient très favorablement au projet immobilier de Saint-André (notre édition du 2 janvier) et, au contraire, étaient opposés au dossier lambersartois : « Les Muchaux, c’est non ! ».

Sans parler du fond, donc, le Collectif interpelle le président Castelain : « Vous appelez ça concertation ? » « Les deux procédures closes le 17 décembre à minuit ont été votées le 18 décembre en fin de journée (…) Comment peut-on voter le bilan d’une concertation préalable le lendemain de la fin de réception des avis », écrivent-ils. « À quoi bon demander l’avis si c’est pour ne pas en tenir compte ? » s’insurgent-ils avant d’exiger du président de la MEL, sur un ton comminatoire et pour tout dire un peu outré et maladroit, qu’il prenne «dix mesures à effet immédiat » en matière de « démocratie locale et participative ».

Les responsables du Collectif sont d’autant plus déçus que c’est leur première expérience en matière de concertation publique. On peut effectivement les comprendre car, comme ils l’ont relevé, un vote opéré le 18 décembre, basé sur une délibération écrite depuis plusieurs jours, alors que le public était consulté jusqu’à la veille, cela peut effectivement prêter à ironiser.

Les explications de Marc-Philippe Daubresse

Mais cette concertation préalable n’est, comme son nom l’indique, que le début d’une longue procédure. « Toutes les remarques faites dans le cadre de cette concertation seront prises en compte lors des étapes suivantes », nous a expliqué Marc-Philippe Daubresse, vice-président de la MEL chargé des questions d’habitat et d’urbanisme, que Damien Castelain a délégué pour nous répondre. « À ce stade, le projet présenté à la population est donc non abouti, présentant un périmètre non arrêté, seulement des grands principes de traitement architecturaux, paysagers et de desserte ». M. Daubresse entend les remarques à propos du projet des Muchaux, notamment, et nous a dit hier être « prêt à recevoir les représentants de ce collectif ». « Les deux dossiers feront l’objet d’une enquête publique au début du deuxième semestre de cette année, rappelle-t-il, qui permettra au collectif de faire valoir son point de vue. »

Les choses sont effectivement claires. Pour qui connaît les arcanes de ces procédures.