2018, année décisive pour l’avenir des Muchaux
Retour sur 2 ans (fin 2015 – fin 2017) du projet d’urbanisation des terres agricoles à Lambersart et Saint-André dans la métropole lilloise.
Les ZAD dans le sillage des grands projets inutiles et imposés sont souvent l’arbre qui cache la forêt. Derrières ces batailles parfois médiatisées se dissimulent des dizaines d’oppositions à des projets plus modestes mais pas moins critiquables sur le plan environnemental et démocratique. C’est le cas des Muchaux, une zone agricole de la métropole européenne de Lille, située sur les communes de Lambersart et Saint-André. Marc-Philippe Daubresse, ancien ministre du Logement et ancien maire de Lambersart (poste qu’il a occupé 30 ans avant de démissionner le 2 décembre 2017 pour cause de cumul avec son mandat de Sénateur), tient à ce que le béton remplace les champs. Il y tient férocement, envers et contre tous.
Retour deux ans en arrière
Nous sommes en novembre 2015 et s’ouvre la concertation préalable menée par la MEL – Métropole européenne de Lille – sur le projet d’urbanisation des terres agricoles des « Muchaux ». à ce moment-là, la commune de Lambersart (sur laquelle est situé le secteur des Muchaux), propose de construire 350 logements, un golf et une zone d’activité sur 35 ha de terres agricoles. Pour cela, le maire, M.-Ph. Daubresse, demande à la MEL le reclassement du secteur en terrain urbanisable. Deux ans après, en novembre 2017, la commune de Lambersart obtient que l’arrêt du projet de PLU2 au Conseil métropolitain reclasse le secteur en zone urbanisable pour construire 420 logements et une zone d’activité sur 35 ha de terres agricoles (exit le golf).
Un projet qui avance à contre-sens
Bref, un projet qui a peu évolué et qui suit normalement son cours pourrait-on penser. Sauf que la réalité est bien différente pour au moins 13 situations troublantes :
- Une pétition contre le projet négligée.
- Une concertation préalable du projet bâclée.
- Des réserves de personnes publiques associées minimisées.
- Un avis défavorable de la commission de préservation des espaces agricoles ignoré.
- Des stratégies de la MEL contournées.
- Une mise en danger d’espèces protégées occultée.
- Un avis défavorable de l’enquête publique du projet méprisé.
- Un arbitrage de l’Autorité environnementale (SCOT) oublié.
- Une étude stratégique du Parc de l’Arc Nord enterrée.
- Une mobilisation des citoyens lors de l’enquête publique du SCOT étouffée.
- Des conclusions d’enquête publique du SCOT falsifiées.
- Des cartes sur les hémicycles du SCOT redessinées.
- Des contributions à la concertation du PLU2 toujours ignorées.
→ Détails, références, sources des 13 points en annexe à la suite du texte
Comment est-ce possible d’obtenir le reclassement du secteur agricole des Muchaux en zone à urbaniser avec autant de situations troublantes et points de blocage ? Ces 13 points recensent un nombre considérable de décalages avec les enjeux écologiques, les schémas ou documents de planification et font état de multiples critiques et contestations de citoyens, agriculteurs, personnes publiques associées, commissions d’enquêtes, structure garante de la volonté de l’État … Comment est-il possible que ce projet soit toujours d’actualité ?
Au fait, qui décide ?
Pour essayer de comprendre, il faut peut-être s’intéresser à qui décide ?
- La commune de Lambersart qui demande d’urbaniser le secteur agricole des Muchaux, était représentée par son maire M.-Ph. Daubresse.
- Le conseil métropolitain qui vote à une large majorité tout ce qui concerne le projet des Muchaux était, sur ce dossier, représenté par le vice-président en charge de l’aménagement du territoire et des stratégies d’urbanisme M.-Ph. Daubresse.
- Le syndicat mixte de SCOT qui s’assure que le SCOT est compatible avec le projet des Muchaux était représenté par le vice président en charge du SCOT, M.-Ph. Daubresse, par ailleurs, président de l’Agence de développement et d’urbanisme de Lille Métropole qui rédige le document stratégique.
- Le plan local d’urbanisme de la MEL qui reclasse le secteur des Muchaux en zone urbanisable dans l’arrêt du projet était représenté par le vice-président en charge du dossier… toujours M.-Ph. .Daubresse.
Disons-le plus clairement : donc M.-Ph. Daubresse du SCOT s’assure que M.-Ph. Daubresse dans le PLU puisse autoriser M.-Ph. Daubresse de la MEL à accepter à M.-Ph .Daubresse la demande communale de bétonnage des Muchaux. Comme il est souvent plus facile d’être d’accord avec soi-même, le projet de Lambersart, la politique métropolitaine, le Scot et le PLU s’alignent parfaitement. Simplissime.
En accord avec les différents soi-même
Cette magie des doubles, triples, quadruples casquettes est même parfaitement assumée. Lors du Conseil municipal de Lambersart, le 3 octobre 2016, M-P.Daubresse affirme :
« J’ai des défauts mais je ne suis pas complètement idiot ; Tout le monde sait à la MEL que je suis très impliqué dans ce dossier. C’est moi qui ai écrit -avec mes services- des paragraphes entiers ; J’aurais écrit dans le Scot que ce que je veux faire à Lambersart est incompatible avec le Scot ? Je veux bien qu’on me prête certains défauts mais de l’imbécilité pas trop comme même. Donc je vous dis que le projet présenté est complètement compatible avec le Scot. Les fameux hémicycles verts, dont je suis l’auteur avec deux personnes des services, dans le Scot ne touchent pas Lambersart. L’arc Nord ne touche pas Lambersart. Et puisqu’il faut mettre les points sur les i ce sera écrit noir sur blanc dans le projet définitif de Scot -pour l’instant on a voté à l’unanimité un avant-projet qui va être voté au mois de février-. Vous verrez, y aura plus de débats sur cette question. La compatibilité de la modification du PLU sur notre secteur avec le schéma stratégique, elle sera écrite noir sur blanc dans le Scot -c’est déjà le cas- mais puisqu’il faut le préciser en étant lourd et en le disant avec plus de force, ce sera écrit avec plus de force vous pouvez compter sur moi et ce sera voté. Donc il n’y aura plus de débat sur cette question »
C’est donc très clair… sauf qu’au moment de ces paroles, le projet de Scot a déjà été arrêté (26 février 2016) et l’enquête publique n’a pas encore démarré (10 octobre 2016 au 14 novembre 2016). Donc M.-P. Daubresse, le maire de Lambersart, prévient qu’il modifiera le Scot pour le rendre compatible avec son projet communal, indépendamment des conclusions de l’enquête publique. Or, celles-ci préconisent de mieux protéger les espaces agricoles dont les Muchaux font partis. Résultats ? Le SCOT de la métropole, approuvé le 10 février 2017, a bien été modifié… pour exclure Lambersart et donc la zone des Muchaux du secteur de protection des espaces agricoles. Magique.
À l’heure de la transition écologique et face à la crise démocratique, le signal renvoyé par ce projet est désastreux. L’urbanisme est confisqué par un baron local dont on peut sérieusement douter qu’il défende l’intérêt général. 2018 sera une année décisive pour l’avenir des terres agricoles des Muchaux.
Annexes
1- Une pétition contre le projet négligée
La pétition lancée par le Collectif Muchaux le 12 novembre 2015 a été signée par 1360 citoyens incluant 148 commentaires à la date de fin de la concertation préalable (17 décembre 2015).
→ voir mesopinions.com/petition/politique/7e-quartier/16772
Le bilan de la concertation néglige largement l’ampleur de la pétition en indiquant : “Il est à noter qu’une pétition contre le projet a été engagée sur Internet par le « Collectif Les Muchaux » au niveau national, à laquelle cependant seuls quelques habitants de la Métropole ont pris part”.
→ voir délibération 15 C 1192 de la séance du 18 décembre 2015
2- Une concertation préalable du projet bâclée
Le bilan de la concertation préalable du projet (voté le 18 décembre 2015) a été écrit avant la fin de la concertation préalable (ouverte jusqu’au 17 décembre 2015). Oui, incroyable ! Dans le projet de délibération daté du 10 décembre 2015, le bilan de la concertation était déjà écrit mot pour mot, donc au moins une semaine avant la fin de la concertation. Le registre de la concertation préalable recense pourtant 25 avis en 11 pages… dont 24 CONTRE le projet. Une mobilisation rare dans les démarches de concertation de la MEL.
→ voir projet de délibération du 10 décembre 2015 et délibération 15 C 1192 de la séance du 18 décembre 2015
→ voir la lettre ouverte au président de la MEL de l’association “Le Collectif-tous acteurs de notre ville” le-collectif.org/2016/02/lettre-concertation-damien-castelain/
Dans un article pour “La Voix du Nord”, M.-P. Daubresse se justifie : « Toutes les remarques faites dans le cadre de cette concertation seront prises en compte lors des étapes suivantes ». Faux, le commissaire-enquêteur n’avait pas à sa disposition le registre des contributions de la concertation préalable.
→ voir article de “La Voix du Nord” « Lambersart et Saint-André : dossiers des Muchaux et Caby: concertation, piège à c…? » (10-02-2016) lavoixdunord.fr/archive/recup/region/lambersart-et-saint-andre-dossiers-des-muchaux-et-caby-ia22b49742n3324206
3- Des réserves de personnes publiques associées minimisées
Dans le dossier d’enquête publique du projet, on peut noter les nombreuses réserves des personnes publiques associées : le département du Nord juge « les éléments fournis sont donc insuffisants pour permettre d’apprécier les conséquences de l’aménagement sur les conditions de circulation dans ce secteur » ; la chambre d’agriculture demande de trouver un « mécanisme de compensation économiquement viable » pour l’exploitation agricole familiale et réitère « la demande de ne pas ouvrir de nouvelles zones d’activités à l’urbanisation tant que l’inventaire des disponibilités des zones d’activités existantes n’a pas été réalisé » ; l’Agence Régionale de la Santé juge que si la zone doit être urbanisée, il faut une densité plus forte pour ne pas gaspiller le foncier et offrir les conditions à une desserte en transport collectif efficace.
→ voir MEL 2016, Annexe aux dossiers de l’Enquête Publique Saint-André-lez-Lille, Lambersart, p.37, p.6, p.26
→ voir Document de l’association Le Collectif – tous acteurs de notre ville “Que penser du projet des Muchaux ?” le-collectif.org/2016/06/enquete-publique-muchaux/
4- Un avis défavorable de la commission de préservation des espaces agricoles ignoré
La Commission départementale de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers (CDPENAF), garante de la volonté de l’état de lutter contre l’artificialisation outrancière des sols, rend « un avis défavorable à l’unanimité » sur le projet Muchaux.
→ voir PV de la CDPENAF du 21 avril 2016 nord.gouv.fr/content/download/34083/241965/file/avis_CDPENAF_21_04_16_sign%C3%A9.pdf
5- Des stratégies de la MEL contournées
Le projet des “Muchaux” est en décalage avec les stratégies métropolitaines : le Programme local de l’habitat précise qu’à partir de 2016, « pour favoriser la meilleure localisation des projets, seuls (les projets de logements) s’inscrivant dans 2 ou 3 des critères de localisation sont pris en compte ». Or, le secteur des « Muchaux » ne répond à aucun critère de localisation de l’offre de logement défini par la MEL. Aucun ! Ni “la continuité avec le tissu urbain”, ni “la proximité des transports en commun”, ni “la proximité des services (école, marchés, etc)”.
→ voir 2ème Programme local de l’habitat de Lille Métropole 2012/2018, Programme d’actions territorialisées, Territoire de la couronne Nord (2012) p 4 [3] p.17-18-19.
Le projet est aussi en opposition avec les objectifs du Plan de déplacement urbain qui fixe une part modale à 35% pour la voiture à l’horizon 2020…. alors que le projet envisage une part modale de la voiture à 90%.
→ voir Plan de déplacement urbain de Lille Métropole : les objectif et actions (2011) p.34
Même difficulté avec le Plan Climat-Énergies territorial de Lille Métropole a pour objectif de « lutter contre l’étalement » ou le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) dont le nord de la zone est repéré comme « Zone à Dominante Humide ».
→ voir Plan Climat-Énergies territorial de Lille Métropole (2013) p 108-109 et Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux du Bassin Artois-Picardie, période 2016 à 2021, p.112
→ voir Document de l’association Le Collectif – tous acteurs de notre ville “Que penser du projet des Muchaux ?” le-collectif.org/2016/06/enquete-publique-muchaux/
6- Une mise en danger d’espèces protégées occultée
Le site des Muchaux est marqué par la présence d’espèces protégés (triton alpestre, chouette effraie), d’amphibiens et de chiroptères. Le secteur est marqué par la présence de mares naturelles et prairie humide avec des peuplements floristiques et faunistiques spécifiques. Identifié comme une zone privilégiée d’installation de la faune locale, les Muchaux sont traversés par un réseau hydrographique à fort enjeu écologique autour de la Becque du Corbeau et des sous-affluents : Le Corbeau, Les Peupliers, Les Muchaux, La Becquerelle.
→ voir Rapport d’état initial du SAGE des bassins de la Marque et de la Deûle
→ voir l’étude stratégique de la MEL “parc de l’Arc Nord » p. 58-61
7- Un avis défavorable de l’enquête publique du projet méprisé
Le commissaire-enquêteur rend un avis défavorable sévère sur le projet :
“- Considérant que le dossier et les précisions de la MEL dans le mémoire en Réponse ne l’ont pas convaincu de la nécessité de prélever ces hectares de terres agricoles (…) ;
– soulignant l’avis défavorable, émis à l’unanimité par la CDPENAF le 2/5/2016 ;
– insistant sur le fait que le projet d’aménagement -est à la limite, sous un certain angle, en désaccord avec le SDDU où le secteur est “zone de préservation et de développement de la qualité paysagère” ; -va à l’encontre des prescriptions du Grenelle de l’Environnement, des lois ENE et ALUR, du PLH de la MEL et des prévisions du SCOT en cours de finalisation, qui tous insistent sur la nécessité de limiter l’extension urbaine (dans le cas présent, la rocade nord-ouest est une limite logique) et de privilégier les opérations d’aménagement en requalification urbaine ;
– se demandant comment concilier “l’arc Nord” (pour le moins limitrophe du secteur des Muchaux), un des hémicycles, une proposition “phare” du SCOT et le projet prévu ;
– craignant que le projet n’aggrave les risques d’inondation et ne menace les espèces protégées qui vivent dans cette zone (triton alpestre et chouette effraie) ;
– ne comprenant pas comment le même service de la MEL, Direction élaboration du SCOT & révision du PLU intercommunal peut à la fois travailler sur ce projet et sur le SCOT et surtout comment le même Conseil de la MEL peut délibérer sur les objectifs du SCOT et avaliser le projet Muchaux ;
– considérant que dans le dossier, les éléments explicatifs et justificatifs d’ordre financier l’emportent sur les autres arguments ;
– n’étant pas persuadé que le projet d’aménagement des Muchaux corresponde totalement à l’intérêt général,
le CE émet un AVIS DÉFAVORABLE au projet d’aménagement du secteur des Muchaux sur les territoires des communes de Lambersart et de Saint-André-lez-Lille, présenté par la MEL
et REFUSE le reclassement de la zone des Muchaux en zone AUCm (…)”
→ voir conclusion de l’enquête publique (p.114 et 115) lillemetropole.fr/files/live/sites/lmcu/files/images/Dialogue%20citoyen/EP%20JUIN%2016/DOC-EP05/20160808_rapport_conclusions_EP05.pdf
Suite à cette conclusion, M.-P.Daubresse ne manque pas une occasion de mettre en doute l’impartialité de la décision et même d’attaquer personnellement le commissaire-enquêteur. Au Conseil métropolitain, au Conseil municipal ou dans la presse, il accuse le commissaire-enquêteur d’avoir rendu « un avis partisan » et dénonce une « erreur manifeste d’interprétation ». Bref, pour M.-P.Daubresse le CE « déclare des choses complètement absurdes ».
→ voir Conseil municipal de Lambersart du 3-10-2016
→ voir lavoixdunord.fr/region/daubresse-il-serait-irresponsable-de-ma-part-de-renoncer-ia22b49742n3718277
→ voir lavoixdunord.fr/region/projet-aux-muchaux-que-contient-le-rapport-a-charge-du-ia22b49742n3695440
8- Un arbitrage de l’Autorité Environnementale (SCOT) oublié
L’avis de l’autorité environnementale dans son rapport sur le projet de SCoT du 22 Juin 2016 écrit en page 4 au sujet des hémicycles : « qu’une route à 2×2 voies est une coupure au-delà de laquelle l’urbanisation est interdite lorsqu’elle enserre une enveloppe urbaine, et autour de laquelle l’urbanisation est interdite lorsqu’elle se situe en dehors des enveloppes urbaines ». C’est exactement la situation du secteur des « Muchaux » avec la Rocade Nord Ouest.
→ voir l’avis de l’autorité environnementale nord-pas-de-calais-picardie.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/avis_autorite_environnementale_scot_lille.pdf
9- Une étude stratégique du Parc de l’Arc Nord enterrée
L’Étude Stratégique de la MEL sur le Parc de l’Arc Nord identifie clairement les « Muchaux » comme une unité de territoires appartenant à un hémicycle intitulé « Le parc des rives de la ville ». (cf document pages 34-37). Dans la partie sur “Les nouvelles responsabilités du parc”, une carte présente les zones à bâtir et le double “risque” de l’urbanisation du secteur des Muchaux pour la valorisation du parc de l’arc nord : “tendance des communes à se relier” entre les Muchaux et Verlinghem ; “risque de compactage des communes” isolant les espaces naturels (p. 79).
→ voir l’étude stratégique de la MEL “parc de l’Arc Nord »
10- Une mobilisation des citoyens lors de l’enquête publique du Scot étouffée
Lors de l’enquête publique sur le SCoT, le projet des Muchaux a été largement le thème le plus abordé ! Une contribution sur quatre à l’échelle des 133 communes du Scot concerne cette petite portion des communes de Lambersart et Saint-André (38 avis sur un total de 144). Ce projet est l’un des plus contesté de la métropole lilloise. Le rapport d’enquête publique indique que même si la question des « Muchaux » ne relève pas directement du SCOT, la Commissaire Enquêtrice « apprécie les informations concernant ce secteur dans l’ensemble de la réflexion sur les hémicycles et sur la détermination des limites à l’urbanisation…« .
→ voir rapport d’enquête publique scot-lille-metropole.org/IMG/pdf/02-SCOT_LILLE_Metropole_-_Rapport_Livre_II_-_CE.pdf
11- Des conclusions d’enquête publique du Scot falsifiées
Le Document d’orientation et d’objectifs du SCOT indique vouloir « Poser des limites à l’urbanisation » avec les « hémicycles » dont le secteur des « Muchaux » fait visiblement partie sur toutes les cartes. Or, la Commission d’enquête « s’étonne que la MEL semble y intégrer ce secteur (dans un hémicycle) et y propose en même temps une urbanisation ». En page 107, la Commission d’enquête évoque « des contradictions dans la détermination plus ou moins précise que le dossier donne des hémicycles et en particulier celui en cause (Les Muchaux) : la carte de synthèse qui présente des limites floues à l’urbanisation et aux hémicycles ne lève pas les doutes« . Dans la conclusion, elle évoque les contradictions entre la définition même qui est faite des hémicycles et la politique de la MEL en terme d’urbanisme… et prend en exemple les « Muchaux » pour illustrer son raisonnement. Le rapport de la commission dit : » la question des Muchaux est significative : cette zone est effectivement située dans ce qui devrait être un hémicycle au sens du SCoT« . Du coup, elle émet une réserve à l’enquête publique sur le SCoT. Elle demande ensuite en page 29 que « la réhabilitation des friches soit prioritaire à la consommation d’espaces agricoles pour les projets d’aménagement« .
Mais comme le maire de Lambersart avait prévu de modifier le Scot sans attendre les conclusions de la commission d’enquête, les avis et réserves de l’enquête publique ont été détournés.
→ voir conclusion enquête publique scot-lille-metropole.org/IMG/pdf/03-SCOT_LILLE_Metropole_-_Conclusions_et_Avis_-_CE.pdf
12- Des cartes sur les hémicycles du Scot redessinées
Entre le SCOT arrêté à l’unanimité le 26 Février 2016 et celui voté définitivement le 10 Février dernier, les « Muchaux » ont été gommés de l’hémicycle de l’Arc Nord. Ceci est pourtant contraire aux avis exprimés lors de l’enquête publique et au rapport rendu par la commission d’enquête. Ce “coup de gomme” témoigne de la fragilité de la position du maire de Lambersart qui doit finalement reconnaître que le secteur des Muchaux était visiblement bien intégré aux espaces de protection des hémicycles verts.
→ voir Document d’Orientation et d’Objectif du Scot (p. 16) scot-lille-metropole.org/spip.php?rubrique141
13- Des contributions à la concertation du PLU2 toujours ignorées
Lors de la concertation préalable du PLU, l’item « protéger l’espace agricole des Muchaux » a obtenu 23 votes favorables et 7 commentaires. De nouvelles contributions argumentées ont été déposées pour reclasser le secteur des Muchaux en espace agricole. Pourtant les élus de la Métropole ont voté l’arrêt du PLU avec la modification du zonage des Muchaux pour le rendre urbanisable.
→ voir Contribution l’outil de cartographie participative “Carticipe” jecarticipe.lillemetropole.fr/
→ voir Contribution à la concertation du PLU de l’association Le Collectif – tous acteurs de notre ville le-collectif.org/2017/03/plu-master-plan-st-andre/